Les robots investissent le monde du sport
Dans quel domaine les robots n’ont-ils pas déjà une importance prépondérante ? Alors que ceux- ci sont partout dans l’automobile ou la santé, ils font désormais partie d’un monde qui, s’il fait de plus en plus confiance à la technologie, a toujours été réticent aux robots : le monde du sport.
La plus grande peur des sportifs est que ces humanoïdes, plutôt que de servir de sparring-partner, dépassent les capacités humaines et rendent ainsi le sport dénué d’intérêt. Heureusement, on est encore loin d’en être là et pourtant les robots ont déjà commencé de s’immiscer sur les divers terrains, stades et pistes de sport.
En soit, ils peuvent rendre de bons services. Au football américain, les étudiants du Darthmouth College ont développé le MVP (Mobile Virtual Player), un robot capable d’atteindre une pointe de vitesse de 40 kilomètres par heure. Celui-ci est rembourré de coussins et est utilisé pour entraîner les joueurs humains à plaquer. Quand on sait que le plus grand nombre de blessures des joueurs de football américain ont lieu à l’entraînement, et surtout durant les séances de plaquage, on peut voir toute l’utilité d’un tel robot. Celui-ci est toutefois toujours contrôlé à distance par un humain, mais ses créateurs s’attèlent à lui inclure bientôt un capteur de mouvement qui le rendra complétement autonome.
Au football tout court, les robots sont utilisés de manière plus basique, avec Intelligent One, un robot créé par une compagnie danoise. Ce dernier peint à lui tout seul l’ensemble des lignes blanches d’un terrain de foot sur une pelouse vierge et ce, en moins de 30 minutes. Du point de vue des humanoïdes jouant au foot, on est encore loin de pouvoir imaginer une équipe de onze robots concurrencer une équipe humaine, comme l’a prouvé l’édition 2016 de la RoboCup remportée par une équipe française où, bien que capables de passer ou de bloquer la balle, la lenteur de leurs actions et le manque de coopération restaient criants. Sur certains points précis toutefois, comme la précision ou la force de frappe, certains robots outrepassent déjà les joueurs professionnels, comme certains joueurs de Leicester en avaient fait l’expérience en février dernier.
Du côté des sports de raquettes, on retrouve là-aussi des robots utiles, notamment aux entraînements. Le tennis est très certainement le premier sport à avoir utilisé un robot avec le lanceur de balles, qui s’est démocratisé jusqu’aux clubs les plus modestes et ne surprend plus personne. Le tennis de table n’est pas en reste puisqu’une compagnie de robotique vietnamienne a développé TOPIO. Ce robot de 1,88 mètres et pesant 120 kilos est certainement celui se rapprochant le plus d’un sportif humain, d’autant plus qu’il a été conçu pour s’améliorer en analysant ses propres parties de jeu.
C’est toutefois dans les sports de réflexion que l’on peut trouver des robots capables de concurrencer véritablement l’exploit humain. Outre la fameuse victoire de Deep Blue aux échecs en 1997, des robots ont très récemment battu les plus grands champions du jeu de Go et de poker. Mais dès qu’il s’agit de performances physiques, les robots sont toujours très à la traîne par rapport aux capacités humaines, notamment dans les sports collectifs.
De manière plus pratique, alors que le fitness s’effectue avec bracelet connecté et à l’aide d’un coach sur vidéo, certaines maisons de retraite de Singapour ont fait l’acquisition d’un RoboCoach, qui peut effectuer jusqu’à 15 exercices corporels différents et même décider tout seul de diminuer le rythme de ses séances s’il sent que ses suiveurs sont en retard sur lui. Il a été créé par des étudiants de la Ngee Ann Polytechnic, et donne une bonne idée de l’utilité que pourrait avoir la robotique dans le monde du sport. Loin de chercher à remplacer les sportifs et de rendre les compétitions obsolètes, la robotique pourrait permettre d’aider tout-à- chacun dans leurs entraînements quotidiens, en toute normalité.
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